Fognini : « Un rêve de gosse »

Forcément sur un nuage, Fabio Fognini s’est confié sur la signification de ce premier titre en Masters 1000, au Rolex Monte-Carlo Masters qui fait de lui le premier Italien vainqueur ici depuis Nicola Pietrangeli.

Est-ce le début d’une nouvelle ère pour vous ?
Non (sourire). Je suis juste très heureux parce que je viens de gagner un grand tournoi et que c’était le but de ma carrière. C’est le rêve de tout joueur qui décide de faire carrière dans le tennis. Et là je gagne un tournoi dans la catégorie juste en-dessous des tournois du Grand Chelem… C’est dur de trouver les mots. Maintenant il n’y a plus qu’à fêter ça avec la famille et les amis.

Pourquoi avez-vous dû attendre si longtemps ?
Je ne sais pas. J’ai vraiment eu du mal en ce début de saison, je ne jouais pas bien alors que la saison passée avait été si bonne et que j’étais proche du Top 10. Il y a eu des hauts et des bas mais l’important c’est qu’aujourd’hui je me retrouve là avec le trophée.

Vous avez trouvé le bonheur hors des courts, est-ce que ça a une influence sur votre jeu également ?
Oui, c’est vrai, parce que j’ai tout ce dont j’ai besoin dans la vie. Je fais bien mon boulot et je gagne un grand titre donc rien que ça, ça doit me rendre heureux. Mais surtout j’ai tout dans ma vie : un bébé, ma femme et ils sont tout le temps avec moi. Que demander de plus ? Bon peut-être un deuxième enfant, mais on a le temps (sourire).

Evidemment c’est spécial pour vous de gagner à Monte-Carlo…
Oui, parce que je joue comme à la maison ici. Je suis né à Sanremo et j’avais l’habitude de venir m’entraîner ici quand j’étais jeune. Je connais très bien le club. Et puis c’est spécial aussi parce que mes parents et mes amis sont là, et que je sais qu’ils sont tous fiers de voir mon nom sur ce trophée aujourd’hui. Ils savent que c’était mon rêve de gosse.

Lajovic, grande première !

La tornade qui s’est abattue sur le Rolex Monte-Carlo Masters samedi a finalement fait moins de dommages que celle qui a pris naissance sous le crâne de Daniil Medvedev à partir de 5-1 pour lui dans le premier set. Et c’est Dusan Lajovic, auteur d’une semaine remarquable dans le jeu et l’attitude qui a très brillamment capitalisé sur l’effondrement adverse. Le Serbe a ainsi conquis dix jeux d’affilée pour mener 7-5, 4-0 face au Russe. Fortement perturbé par les rafales de vent dans la première partie du match, Lajovic a su petit à petit installer ses variations et son tempo pour mettre la main sur le match. Alors que son rival ne trouvait plus le court, lui a gardé la tête dans le guidon, concentration au maximum.

Voilà comment l’actuel 48e mondial a gâché la fête du 14e, tombeur la veille de Novak Djokovic mais dont l’attitude du jour dans des conditions très difficiles l’a plombé. A l’image de son compatriote Filip Krajinovic (Paris 2017), Lajovic décroche sa première finale sur le circuit dans le cadre d’un Masters 1000 : joli timing pour celui qui jusque-là avait disputé et perdu les quatre demi-finales disputées sur le Tour. Le voilà devenu le joueur le moins bien classé à atteindre la finale ici depuis Hicham Arazi (53e) en 2001.

« Je n’avais aucun rythme en début de match, mais j’ai fini par le trouver et donc par jouer du bon tennis. Il fallait prendre la balle tôt et aller vers l’avant afin de ne pas laisser le vent s’engouffrer. C’est incroyable ce qui m’arrive ici, j’ai du mal à y croire mais je savoure. » Vainqueur de Goffin, Thiem et Medvedev, le nouveau finaliste a parfaitement su profiter des occasions qui se sont présentées : sa lucidité tactique et sa solidité mentale cette semaine sont vraiment impressionnantes.

Un choc et une ouverture

Rafael Nadal n’est plus qu’à deux victoires d’un douzième titre au Rolex Monte-Carlo Masters, mais il devrait passer un sacré test ce samedi face à Fabio Fognini. L’Italien est certes mené 11-3 dans leurs duels mais il a toujours causé des soucis à l’Espagnol et l’a déjà battu sur terre battue. Plusieurs fois miraculés dans ce tournoi en remontant un set et un break, l’actuel 18e mondial a la puissance, la vitesse de jeu et le grain de folie qu’il faut pour espérer face à Rafa. A condition qu’il ne paie pas en demi-finales tous les efforts fournis pour en arriver là.

Le n°2 mondial, lui, a dû s’employer en quarts, laissant entrevoir que tout son jeu n’était peut-être pas encore aussi bien réglé qu’on croyait. Mais il a aussi su passer plusieurs vitesses pour rétablir la situation et s’imposer face à Pella : il en a donc beaucoup sous le pied. Pas de secret pour lui face à Fognini, il va devoir dicter le jeu et imposer son lift pour ne pas risquer de mettre en route le rouleau-compresseur adverse. Il va aussi devoir entraîner l’Italien dans un jeu d’usure qui mettra sa patience à mal. Mais Rafa sait aussi que quand le bras de Fabio prend feu, il n’y parfois rien à faire. Tout le défi va être de neutraliser son rival pour ne pas en arriver là.

 

Dans l’autre-demi-finale c’est un plongeon dans l’inconnu. Aucun des deux joueurs n’a encore disputé une demi-finale en Masters 1000, et chacun a montré quelques signes de détresse physique en quarts de finale. La pression de l’enjeu sera énorme alors il est possible de penser que celui qui saura le mieux en faire abstraction passera la ligne en premier. Dusan Lajovic et Daniil Medvedev ont fait très forte impression cette semaine et coupé beaucoup de tête, Novak Djokovic étant la dernière en date pour le Russe. On a senti tellement de sang-froid et de maîtrise chez un 14e mondial, dont les qualités de défens et de contre sont impressionnantes, qu’on est tenté d’en faire le favori de ce match d’ailleurs, même si c’est Lajovic qui est le meilleur terrien des deux. A voir comment Medvedev aura digéré sa victoire face au n°1 mondial, et dans quel état seront ses adducteurs. Lajovic n’a lui absolument rien à perdre alors s’il parvient à jouer libéré et à exécuter son jeu parfait de terrien, il a de quoi emmêler un peu les neurones adverses. Il a les variations pour casser le rythme du Russe, il a les possibilités d’accélération pour le déborder. Seule certitude, le vainqueur de ce match réussira la plus grande performance de sa carrière.

 

 

Nadal a su hausser le ton !

Rafael Nadal est toujours en lice pour un douzième titre au Rolex Monte-Carlo Masters, mais il en a sué ce vendredi afin de valider son billet pour sa 14e demi-finale ici, aux dépens de l’Argentin Guido Pella (7-6(1), 6-2). « Me retrouver dans une nouvelle demi-finale ici c’est formidable. Aujourd’hui c’était vraiment dur donc je suis encore plus content, et j’espère que je vais bien récupérer pour la suite. »

Dans la foulée de l’élimination de Novak Djokovic, les spectateurs commençaient ainsi à se dire que la terre tremblait sur le Rocher quand Pella s’est retrouvé avec deux balles de 5-1 face au patron des lieux ! Son coup droit ne répondait pas, les fautes s’accumulaient. Et puis le gaucher Pella jouait le tout pour le tout avec talent. La situation s’est petit à petit rétablie côté n°2 mondial malgré une nouvelle frayeur pour l’Espagnol quand Pella a de nouveau fait le break pour servir pour le set à 6-5. Mais, comme souvent, Rafa a retrouvé tout son panache aux meilleurs moments, terminant une manche d’1h21 sur un jeu décisif parfait.

Libéré par le gain de ce premier set et rassuré de voir son jeu et ses jambes de nouveau répondre comme d’habitude, l’homme de Manacor a ensuite passé la vitesse supérieure, remportant au passage un jeu de douze minutes pour mener 3-1 avant de réaliser et de confirmer le double break (5-1). Mais il était dit que ce match serait compliqué jusqu’au bout pour l’Espagnol puisqu’à 5-2 il s’est totalement effondré sur son service, commettant deux doubles-fautes de suite et ratant deux coups droits pour se faire breaker (5-3). Et à l’image de ce match, il a tout de suite rectifié le tir pour sortir un très beau jeu de retour et boucler l’affaire (6-3).

Bousculé pour la première fois de la semaine, il a bien tenu le choc et a surtout su garder la tête froide et le fighting spirit intact quand la situation semblait très mal engagée. Une fois sa longueur de balle retrouvée et son coup droit bien réglé, il a largement dominé les débats, même si les quelques ratés qui ont parsemé la rencontre laissent entrevoir que tout n’est pas encore parfait dans le monde en ocre de Rafa. « C’était un match très difficile, j’ai mal commencé alors que lui jouait très bien. Mais parfois ce type de matches difficiles font beaucoup de bien parce que justement on doit beaucoup travailler et se battre pour arracher la victoire. » Il abordera donc les demi-finales avec une grande vigilance et sans aucun doute l’envie de jouer encore mieux, mais aussi avec une grande confiance car il s’est sorti vendredi d’un véritable traquenard.

 

Pour qui, le dernier carré ?

La bataille des quarts devrait faire rage sur le Rolex Monte-Carlo Masters ce vendredi. Entre ceux qui ont peut-être l’occasion de leurs carrières dans la raquette et les favoris qui doivent éviter de se prendre les pieds dans le tapis, le spectacle devrait être au rendez-vous.

Sur le papier, le duel à suivre plus que les autres aujourd’hui sera l’affrontement entre le n°1 mondial Novak Djokovic et le 14e mondial Daniil Medvedev. Le Serbe a prouvé qu’il était sur la bonne voie jeudi face à Taylor Fritz, mais le Russe a lui continué d’impressionner en écartant Stefanos Tsitsipas. Le Djoker est-il déjà suffisamment prêt pour passer au révélateur Medvedev ? Il mène 3-0 dans leurs duels mais avait beaucoup souffert pour s’imposer à Melbourne face à un rival au jeu atypique et imprévisible, doté des qualités défensives nécessaires pour bousculer Djokovic. Le Russe, lui, n’a rien à perdre, lui qui confiait n’avoir même jamais pensé pouvoir battre Tsitsipas sur terre battue tant il ne maîtrise pas encore totalement cette surface. Vous avez dit piège ? Vous avez raison. Mais si « Nole » le passe, il aura alors accompli une grande partie du chemin vers le retour de son jeu au plus haut niveau.

Le vainqueur de ce quart de finale sait aussi qu’il sera le grandissime favori pour aller en finale, puisque la demi-finale l’opposera au vainqueur du quart des surprises entre le Serbe Dusan Lajovic et le qualifié italien Lorenzo Sonego. Entre le 48e mondial de 28 ans, qui vient de sortir coup sur coup David Goffin et Dominic Thiem, et le 96e mondial de 23 ans qui se révèle cette semaine, l’occasion est immense. On peut penser que la pression sera sur les épaules de Lajovic mais s’il parvient à l’oublier et qu’il joue le tennis splendide des derniers jours il a une vraie chance de passer. A voir si Sonego a encore un tour dans son sac !

Dans le bas du tableau, Rafael Nadal devrait continuer à faire sa loi,  tant on voit mal comment Guido Pella pourrait réussir là où Roberto Bautista Agut et Grigor Dimitrov ont échoué face à un Espagnol déjà à un niveau stratosphérique. Le réalisme et la puissance de l’Espagnol devraient passer haut la main sur une surface qu’il enfile comme un gant dès Monte-Carlo venu. A l’approche de la dernière ligne droite vers le titre, l’odeur du douzième titre sur le Rocher se rapproche et on voit mal Nadal rater le dernier carré face à un joueur qu’il a dominé deux fois en autant de confrontations et qu’il avait étrillé 6-2, 6-1, 6-1 lors du dernier Roland-Garros.

Au Rolex Monte-Carlo Masters, les nombreux fans italiens rêvent évidemment de voir Nadal en découdre avec Fabio Fognini en demi-finales. L’Italien, qui a fait forte impression jeudi face à Alexander Zverev, devra pour cela se débarrasser de Borna Coric. Le Croate, 13e mondial, a montré beaucoup de coeur tout au long de la semaine pour se sortir de situations parfois compliquées, et le protégé de Riccardo Piatti a bien l’intention de s’inviter ce week-end. Ce duel s’annonce très indécis entre deux joueurs de talent qui maîtrisent la surface et ont tous les coups du tennis dans la raquette. La fougue de Fognini ou l’immense solidité de Coric ? Leurs nerfs devraient décidé. Fognini a remporté leur seul confrontation, à Umag en 2014 (5-7, 7-6(4), 6-3). Quatre tickets sont à prendre pour les demi-finales, huit joueurs sont en lice : ça va swinguer !

Djokovic monte en puissance

Pour la neuvième fois en treize participations, Novak Djokovic s’est qualifié pour les quarts de finale du Rolex Monte-Carlo Masters. Cette fois, le Serbe a éliminé l’Américain Taylor Fritz (6-3, 6-0) en 68 minutes pour y parvenir, livrant une bien meilleure prestation que lors de son premier match dans le tournoi. « Je me sentais bien mieux sur le court, c’est sûr ! Même si c’était aussi un défi aujourd’hui compte-tenu des conditions de jeu et d’un adversaire qui ne jouait pas un jeu typique de la terre battue : il jouait vite et très à plat. »

S’il y a encore eu des hauts et des bas dans le premier set, à l’image du break subi en servant pour le gain de la manche à 5-2, on a retrouvé un Djoker « vintage » dans le deuxième set : puissant, imprimant une grosse cadence, incroyablement précis du fond du court. « Les cinq ou six premiers jeux étaient serrés mais ensuite j’ai réussi à briser sa résistance et c’est allé de mieux en mieux pour moi. » C’est un rouleau-compresseur qui a petit à petit détruit le jeu adverse. Les soucis de service aperçus lors de son entrée en lice ont par ailleurs été bien réduits face à Fritz. C’est donc un match très solide et digne de son statut que Djokovic a livré devant les tribunes pleines de court Rainier III, preuve qu’il a bien commencé sa montée en puissance sur terre battue.

Le n°1 mondial ne pouvait pas espérer meilleure situation avant d’en découdre vendredi avec Daniil Medvedev pour une place dans le dernier carré du tournoi. Le double vainqueur de l’épreuve (2013, 2015) mène 3-0 dans leurs duels mais il avait souffert face au Russe à Melbourne en début de saison et, surtout, son futur adversaire laisse une superbe impression depuis le début du tournoi. « Il a fait beaucoup de progrès dans ses déplacements, il joue le tennis de sa vie, se rapproche du Top 10. On ne s’est jamais affronté sur terre battue mais je l’ai vu jouer et je me suis souvent entraîné avec lui. Je sais à quoi m’attendre et j’ai hâte d’y être. » Un beau test à venir pour un « Nole » qui avait retrouvé l’oeil du tigre ce jeudi !

Medvedev, bête noire de Tsitsipas

Daniil Medvedev ne réussit pas, mais alors pas du tout à Stefanos Tsitsipas et ça c’est de nouveau confirmé ce jeudi au Rolex Monte-Carlo Masters. Le Russe de 23 ans a ainsi remporté sa quatrième victoire en autant de confrontations face au Grec (6-2, 1-6, 6-4). « C’est un grand résultat pour moi, je ne pensais pas réussir à gagner face à lui aujourd’hui parce que c’est un grand joueur de terre battue alors que moi mon truc c’est plutôt le dur. En plus il y avait du vent et à partir du deuxième set j’ai eu beaucoup de mal à m’habituer. Quand j’ai été mené d’un break dans le troisième set je me suis juste dit de me battre sur chaque point et de garder cette balle dans le court. Cela a fonctionné, parfait. »

Parfait, c’était évidemment loin d’être le cas pour Tsitsipas qui après avoir trouvé une belle option tactique pour revenir dans le match a gâché sa chance de mettre la main sur la rencontre à 2-1 break dans la manche décisive. Dominé du fond du court dans le premier set, il avait réussi à installer son jeu d’attaquant et à prendre de plus en plus souvent le filet pour dérégler la machine adverse. Mais il a de nouveau perdu le fil en fin de match, au pire moment, terminant sur une double-faute comme une métaphore de la tempête qui règne sous son crâne quand il affronte Medvedev.

Le Russe, qui parle un Français parfait comme les spectateurs ont encore pu le vérifier lors de son discours d’après match sur le court, a vraiment un jeu atypique qui va causer beaucoup de migraines à ses rivaux dans les années à venir. Le 14e mondial a un service très dur à lire mais surtout des grandes claques à plat en coup droit et revers qui ramènent tout et dans une cadence infernale. Ajoutez à ça un jeu de jambes extrêmement vif et des qualités défensives impressionnantes, et vous avez un joueur complet qui est totalement imprévisible. Quand l’attaquer sans risquer le contre ? Comment le déborder sans accumuler les fautes en prenant trop de risques ? Tsitsipas, dont la fougue naturelle n’aide pas face à un rival qui demande une discipline de chaque instant, cherche toujours les réponses.

Lajovic tombe Goffin

Dusan Lajovic a créé la surprise sur le court des Princes en éliminant David Goffin, tête de série n°16 et qui était en quarts de finale l’an passée. Le Serbe l’a emporté en deux sets (6-3, 6-4) lors d’un match qu’il a dominé du début à la fin, proposant un jeu varié et puissant qui a totalement neutralisé la cadence et le timing du Liégeois. C’est donc lui qui défiera Dominic Thiem en huitièmes de finale.

Une défaite qui reste une désillusion pour Goffin, coaché depuis Indian Wells par Thomas Johansson. Avant le début du tournoi il confiait ses belles sensations des entraînements et espérait frapper un grand coup au Rolex Monte-Carlo Masters pour véritablement lancer sa saison. Mais le résident monégasque n’a d’évidence pas encore retrouvé le niveau de jeu qui l’avait porté à la septième place mondiale il n’y a pas si longtemps que ça.

Lajovic, lui, a fait plaisir aux spectateurs à coup de revers à une main de gala, de prises de risques audacieuses dans les moments importants et en mettant beaucoup d’envie tout au long du match. La pression n’était pas sur ses épaules mais sur celles de Goffin et il a parfaitement récité la partition de l’outsider. En tête 5-1 dans le premier set, il n’a pas craqué face au retour du Belge, idem en toute fin de match pour boucler l’affaire sur son service : au final, une victoire entièrement méritée où celui qui a le plus tenté a gagné.

Tsitsipas au rendez-vous !

Il avait dû passer par les qualifications ici la saison passée mais cette fois Stefanos Tsitspas est revenu au Rolex Monte-Carlo Masters en tant que n°8 mondial et il a parfaitement tenu son rang pour son entrée en lice. Le Grec s’est imposé face à Mikhail Kukushkin (6-3, 7-5), au terme d’une performance globalement solide même s’il s’est compliqué la vie dans le deuxième set. En tête 3-1 avec des balles de 4-1, il s’est retrouvé à 3-3 avant de faire de nouveau le break et de le perdre dans la foulée (4-4). Mais dans les deux derniers jeux, le demi-finaliste de l’Open d’Australie a montré qui était le patron.

Le voilà donc en route pour un duel qui devrait être un classique des années à venir face au Russe Daniil Medvedev, 14e mondial. Les deux jours ont d’ailleurs leurs base d’entraînement pas loin de Monte-Carlo, à l’académie Mouratoglou pour Tsitsipas et à Cannes pour Medvedev, qui parle un Français parfait. A la sortie du court, la nouvelle star du circuit mondial s’est montrée très lucide sur sa performance du jour face à Kukushkin. « C’était dur au service dans le deuxième set, il fallait aussi gérer la frustration et faire preuve de patience : je l’ai bien fait donc dans l’ensemble je suis content. Et puis j’ai bien servi dans le dernier jeu. » Il s’attend maintenant à un sacré combat face à Medvedev qu’il n’a encore jamais battu en trois confrontations. « Medvedev a l’air très en forme, ça va être un défi, je ne l’ai encore jamais battu. Il a un style différent des autres, je vais devoir réussir à m’adapter. Mais je vais jouer mon jeu et me battre jusqu’au bout. »

Tsitsipas a aussi pris le temps de regarder le chemin parcouru depuis l’an passé où il avait perdu au deuxième tour face à David Goffin après être sorti des qualifications. Il n’est déjà clairement plus le même joueur. « J’ai beaucoup progressé depuis l’an dernier, j’ai bien travaillé sur mon jeu mais aussi mentalement et physiquement. C’est bien de gagner ici, je suis heureux, c’était important pour moi. » Le jeune homme de 20 ans a tout pour briller cette semaine avec sa puissance naturelle et son jeu porté vers l’avant, mais ça passera par la nécessité de trouver une brèche dans la muraille Medvedev.

Djokovic plie mais ne rompt pas

Le piège était bien en place, mais il ne s’est pas refermé sur Novak Djokovic ! Pour son entrée en lice dans ce Rolex Monte-Carlo Masters 2019, le Serbe a souffert afin de se défaire de Philipp Kohlschreiber (6-3, 4-6, 6-4) en 2h36 de combat. L’Allemand, qui venait de battre le n°1 mondial à Indian Wells, a confirmé que même s’il est désormais mené 9-2 dans leurs duels il avait vraiment le type de jeu pour le bousculer. D’autant plus quand « Nole » n’est pas dans son meilleur jour, comme c’était le cas ce mardi. « J’ai eu des hauts et des bas, je me sentais un peu rouillé sur le court. Ce n’était pas mon meilleur niveau sur terre battue c’est sûr, loin de là. Mais une victoire c’est une victoire. »

Si le jeu de l’homme au quinze titres du Grand Chelem n’était pas aussi brillantissime qu’à Melbourne en début de saison, la détermination du champion était elle au rendez-vous. Alors le Djoker s’est battu comme un lion pour arracher d’un service gagnant cette cinquième balle de match salvatrice. De quoi l’aider à oublier les errances du jour : après un premier set très solide, Djokovic a ainsi petit à petit perdu son tempo et ses nerfs, à l’image de cette raquette fracassée en perdant une nouvelle fois son service en milieu de deuxième set (2-4). Un match qui est ensuite devenu un peu fou, puisqu’aucun des deux joueurs n’a plus tenu son service avant 2-0 dans le troisième set ! « Je ne suis pas un grand serveur mais là quand même ça faisait beaucoup… J’aurais aussi dû me montrer plus agressif à l’échange. Je vais devoir sérieusement hausser mon niveau de jeu si je veux aller loin ici. »

Après une tournée américaine loin de ses ambitions, le double vainqueur de l’épreuve (2013, 2015) a de la confiance à retrouver au moment de lancer cette saison sur terre battue. Cette première victoire chez lui devrait déjà lui faire le plus grand bien, mais il en veut évidemment bien plus. « C’est le début, il faut retrouver les automatismes, il faut construire. A moi d’accepter la situation et de progresser. » Cela passera par un nouveau piège, puisque c’est l’Argentin Diego Schwartzman ou l’espoir américain Taylor Fritz qui l’attendra au prochain tour. A voir aussi dans quel état le service de Novak Djokovic sera lors de cette prochaine bataille, tant le voir commettre huit doubles fautes et surtout servir des deuxièmes balles à 109km/h ou 119km/h a posé question mardi sur le court Rainier III. Dans tous les cas, le public du tournoi reprendra volontiers un autre thriller !

 

 

Le piège attend Nadal et Djokovic

Roberto Bautista Agut et Philipp Kohlschreiber seront bien les premiers adversaires de Rafael Nadal et Novak Djokovic au Rolex Monte-Carlo Masters. L’Espagnol et l’Allemand ont rempli leur contrat lundi en dominant respectivement le l’Australien John Millman (3-6, 6-1, 6-1) et le lucky loser japonais Taro Daniel (6-1, 6-3), assurant une entrée en lice périlleuse pour les deux meilleurs joueurs du monde.

Alors que Nadal revient de blessure et cherche à remporter un 12e titre ici, la perspective de devoir en découdre avec le si coriace Bautista Agut, 22e mondial, ne peut pas être une excellente nouvelle. Son compatriote possède une belle puissance en coup droit et une couverture de terrain impressionnante : de quoi sur le papier bousculer la star des lieux. Mais lors de leurs deux seules confrontations, c’est Rafa qui avait eu le dernier mot sans trop de mal, preuve qu’il sait comment manoeuvrer ce rival. Non, la seule véritable inconnue est de voir comment l’homme de Manacor va à la fois gérer la force de l’opposition et sa reprise puisqu’il n’a plus joué depuis le quart de finale d’Indian Wells. Si les yeux seront comme souvent posés sur sa formidable claque de coup droit, ils le seront aussi sur son genou droit.

La situation est également compliquée pour le numéro 1 mondial. Le Djoker, qui reste sur une tournée américaine difficile, a hérité de Kohlschreiber pour lancer sa saison sur terre battue. L’Allemand, 40e mondial, vient de le battre à Miami pour sa seulement seconde victoire face au Serbe. La première ? C’était en 2009 au troisième tour de Roland-Garros. « Nole » mène ainsi largement dans les duels (8-2), mais les matches ont souvent été extrêmement accrochés. Très bon serveur, capable de tenir une belle cadence du fond du court et doté d’un efficace revers à une main, l’Allemand a le profil pour tester le double vainqueur de l’épreuve. Maintenant, entre le potentiel piège et la réalité du terrain, il y a une différence que Djokovic et Nadal ont bien l’intention de démontrer.

Pas de miracle pour les Monégasques

Les Monégasques n’ont pas réussi à créer l’exploit ce lundi sur les courts du Rolex Monte-Carlo Masters. Dans un duel d’invités des organisateurs, Lucas Catarina n’a rien pu faire face à l’Espagnol Jaume Munar qui arrivait d’un quart de finale à Marrakech (6-0, 6-3). En double en revanche, Romain Arneodo et Hugo Nys ont sérieusement bousculé les frères Alexander et Mischa Zverev en menant un set et un break avant de céder sur le fil (4-6, 6-4, 10-7).

Ils portaient du rouge et blanc mais ça ne leur a pas porté chance pour autant : les frères Novak et Marko Djokovic se sont inclinés d’entrée face aux têtes de série n°4, Juan Sebastian Cabal et Robert Farah (6-1, 6-3).