« Une saveur particulière »

En ce dimanche pascal, je suis très heureux de vous accueillir à l’occasion des 125 ans de notre tournoi. Une année anniversaire à la saveur particulière. Avec tout d’abord le retour du public après deux ans d’absence. Quel plaisir de constater que nous avons joué à guichet fermé depuis mercredi. Nous avons accueilli au total 132.500 spectateurs.

Les matches se sont déroulés devant des tribunes combles et par une météo printanière clémente. Les spectateurs ont pu vibrer tout au long de la semaine avec des matches très disputés, souvent d’une grande intensité. A l’image de cette journée historique vendredi pour les quarts de finales. Quatre rencontres et douze heures de tennis non-stop sur le Court Rainier III avec de fervents spectateurs restés jusque tard dans la nuit pour soutenir les joueurs dans une ambiance survoltée. Depuis l’ère Open, c’est la première fois que l’ensemble des quatre quarts de finale se sont disputées au meilleur des trois sets.

Ces rencontres ont vu l’émergence ou la confirmation de nouveaux talents.
Je pense notamment au Monégasque Lucas Catarina, auteur d’une belle performance au premier tour face à Taylor Fritz, qui confirme qu’il a toutes les armes pour faire jeu égal avec les meilleurs mondiaux. Je pense également aux jeunes Italiens Lorenzo Musetti et Jannik Sinner qui ont fait vibrer un public italien très présent puisqu’il représente 35% de la fréquentation totale. Enfin, au jeune finaliste Alejandro Davidovich Fokina, qui à vrai dire n’était pas l’Espagnol que nous attendions en final, mais qui après sa formidable victoire face à Novak Djokovic a réussi à maintenir un excellent niveau de jeu.

Une édition réussie et marquée par l’arrivée de trois nouveaux partenaires, Generali, Maserati et Replay aux côtés de nos nombreux autres, qui nous sont restés fidèles. L’occasion aussi de rappeler que Rolex a reconduit son partenariat pour les 10 prochaines années et BNP Paribas pour 3 ans supplémentaires.

Des partenaires prestigieux qui participent et contribuent au rayonnement du tournoi et à l’animation du village VIP avec la présence de personnalités de renom. Parmi lesquels, les footballeurs Neymar et Verratti, le pilote de F1 Charles Leclerc, le nageur Florent Manaudou et les basketteurs de la Roca Team.

Monaco a vibré toute la semaine avec le tournoi. Plus de 850 personnes sont impliqués dans l’organisation. A cela s’ajoute 80 ramasseurs de balles, recrutés au sein du Monte-Carlo Country Club et des clubs de la région et 80 juges de ligne, qui complètent l’effectif lié à la compétition. Enfin 300 personnes sont employées pour la restauration.

Pour célébrer le retour du public, le tennis s’est même invité sur la place du Casino de Monte-Carlo, lieu emblématique de la Principauté, pour une exhibition de mini-tennis. Les fans ont pu assister à un tie-break entre Novak Djokovic, double vainqueur du Rolex Monte-Carlo Masters, et Stan Wawrinka, vainqueur sur la terre monégasque en 2014.

Et maintenant, à place à une finale inédite entre l’étonnant espagnol Alejandro Davidovich Fokina et le tenant du titre Stefanos Tsitsipas.

« Foki » a bien grandi

Depuis le début de la semaine, depuis son exploit au deuxième tour face à Novak Djokovic, Alejandro Davidovich Fokina survole les débats au Rolex Monte-Carlo Masters. Plus rien n’arrête le natif de Malaga sur la terre du Court Rainier III. Même si la pression d’une première demi-finale en ATP Masters 1000 lui a fait perdre le 2e set, même si la taille de l’enjeu l’a rendu par moments, fébrile, le jeune Espagnol s’est imposé (6-4 7-6 6-3) face à Grigor Dimitrov. A 22 ans, le voilà propulsé en invité surprise de la finale.

Pour Grigor Dimitrov, d’avantage habitué à atteindre ce stade de la compétition puisqu’il s’agissait de sa 8e apparition dans le dernier carré d’un Masters 1000, la deuxième au Monte-Carlo Country Club, la problématique n’était pas sans rappeler celle qui longtemps usa Roger Federer sur terre face à Rafael Nadal. Le Bulgare s’est retrouvé régulièrement pilonné sur son revers à une main par les balles liftées de son adversaire. Un scénario qu’il avait déjà vécu lors de leur première et unique confrontation, remportée par Davidovich Fokina, l’an dernier à Rome.

L’ancien N°3 mondial avait beau varier, tenter d’écourter l’échange par des slices de revers, il s’est retrouvé rapidement acculé par Davidovich Fokina. On sentait de la nervosité aussi chez le Bulgare. A l’image de cette double faute sur la balle de break à 1-1. L’Espagnol n’en demandait pas tant. Le break, en poche, il s’est emparé de la première manche 6-3.

Dans le 2e set, les fautes directes accumulées par Grigor Dimitrov ont permis au jeune terrien de breaker dès le 2e jeu.  Mais au moment de servir pour le match à 5-4, l’Espagnol, dont les progrès sur le plan mental avaient jusque-là largement porté leurs fruits, s’est laissé intimider par l’enjeu. Comme une petite piqûre de rappel de ce qui lui a parfois empoisonné des matches par le passé. Le Bulgare su saisir sa chance pour convertir la deuxième balle de break et revenir à 5 partout. Davidovich Fokina s’est écroulé dans le tie-break, remporté 6-2 par Dimitrov. Une deuxième manche peu glorieuse où les deux joueurs ont cumulé 39 fautes directes pour seulement 13 coups gagnants.

Le gain de la deuxième manche a redonné de l’espoir au Bulgare. Il a fait le break d’entrée. En face, l’Espagnol semblait payer les heures passées sur le court cette semaine, son tennis tout en puissance et ses plongeons à répétition. A 2-0, « Foki », il a demandé un medical time out. Avant de repiquer. Au moment où Grigor Dimitrov s’est crispé. Alors qu’il avait 4 balles de 3-0, il a vu l’Espagnol revenir et se procurer 2 balles de break à 3-2. La première convertie sur une grosse faute du Bulgare dont l’amortie a fini dans le couloir. A 5-3 40-0, Alejandro Davidovich Fokina, décidément un peu cuit, a galvaudé la première balle de match avant de conclure sur un service gagnant. Genoux à terre, il a pu savourer cette qualification pour sa première finale en Masters 1000. De loin pas un grand match avec un total de 98 fautes directes. Mais peu importe la manière, «Foki » a grandi. Comme il le soufflait la veille, il a travaillé son mental et ça paie.

« Ce fut un match difficile ! J’ai eu ma chance dans le 2e mais il a bien joué et moi j’étais un peu nerveux. Mais j’ai continué repousser mes limites. J’étais fatigué. Mais je remercie mon équipe et le public qui m’a soutenu à chaque point. Sans eux, ça n’aurait pas été possible », a déclaré le premier finaliste connu de ce Rolex Monte-Carlo Masters 2022.

Le duel des marathoniens

Tsitsipas vs Zverev. C’est clairement une affiche de finale. Si le haut du tableau de cette 115e édition du Rolex Monte-Carlo Masters a vu les têtes de série tomber les unes après les autres, ce sont bien les deux favoris du bas du tableau qui se sont hissés dans le dernier carré. Deux champions haut de gamme pour une demi-finale plus que prometteuse.

Stefanos Tsitsipas, tête de série N°3, tenant du titre, est arrivé au Rolex-Monte-Carlo Masters déterminé à conserver sa couronne. Le Grec compte sur les doux souvenirs et l’expérience de sa victoire de l’an dernier pour le porter jusqu’à un nouveau sacre sur le Court Rainier III.

Alexander Zverev, tête de série N°2, a débarqué en Principauté lui aussi avec une idée très claire en tête, décrocher le seul titre ATP Masters 1000 sur terre battue manquant à son palmarès.

Cette demi-finale sera la 10e confrontation en entre les deux joueurs. Stefanos Tsitsipas menant 6 à 3 au bilan de leurs confrontations. Et le Grec s’est imposé lors de leurs deux rencontres sur terre battue. Pour autant, cette demi-finale entre le N°3 et le N°5 mondial s’annonce indécise.

La manière dont les deux joueurs auront récupéré de leur quart de finale respectif pèsera dans la balance. Le champion en titre a mis 2h43  (6-2 7-6 6-4) au terme d’un match au scénario improbable pour se débarrasser de l’Argentin Diego Schwartzmann et se hisser dans le dernier carré.

Alexander Zverev a lui aussi dû batailler pendant plus de 3 heures face à Jannik Sinner dans un match de très haut vol avant de valider son ticket pour les demi-finales.

La fatigue physique pourrait peser dans cette rencontre entre les deux champions. Les paris sont ouverts ! Mais quelle que soit l’issue de la rencontre, elle aura un avant-goût de finale.

Zverev, au bout du combat

Il est arrivé à Monte-Carlo avec une idée en tête et n’en démord pas. Alexander Zverev est venu pour décrocher le seul ATP Master 1000 sur terre battue manquant encore à son palmarès. L’Allemand, N°3 mondial s’en rapproche. Sur un Court Rainier III baigné par la lumière du soleil couchant, il a douché les espoirs du public majoritairement italien en s’imposant en 3 manches (5-7 6-3 7-5) au terme d’un combat homérique de plus de 3 heures face au jeune prodige Italien Jannik Sinner. Avec cette victoire à l’arraché, Alexander Zverev s’offre une première demi-finale au Monte-Carlo Country Club.

C’était leur 4e confrontation. Bilan 2 à 1 pour pour le N° mondial. Mais leur seule rencontre sur terre, un 8e de finales à Roland Garros, avait tourné à l’avantage de Sinner. Pour leur deuxième duel sur terre, l’Italien et l’Allemand sortent le grand jeu. 3h07 d’un match de haut vol. Une rencontre indécise jusqu’au dernier point, disputée dans une ambiance survoltée où Zverev a dû composer avec un public contre lui.  Un match qui a une nouvelle fois révélé la force mentale du jeune prodige Italien, qui du haut de ses 20 ans, a décidément l’étoffe des grands. Preuve en est la manière dont il s’est accroché jusqu’au bout dans ce mano à mano avec le N°3 mondial.

A 1-1 0-15 pour lui dans le premier set, l’Allemand prend les devants et marque 13 points consécutifs. Mené 4-2, Sinner se ressaisit, prend le service de son adversaire et recolle au score. A 5-5 partout il s’arrache pour faire le break sur une attaque de revers long de ligne et derrière s’offre un jeu blanc sur son service pour conclure le premier set sur un ace. Le public du Court Rainier III s’enflamme.

En début de deuxième manche, Alexander Zrevev demande un médical time out pour se faire masser la cuisse. A 4-3 pour l’Allemand, 30-30, l’Italien malmène son adversaire et dicte l’échange en faisant l’essuie-glace mais rate une volée de coup droit et offre le break à l’Allemand qui conclut le 2e set 6-3. Une volée qui pourrait bien hanter longtemps le jeune transalpin.

Dans la 3e manche, à 1-1 Jannik Sinner passe à côté de sa mise en jeu, offrant un break blanc à l’Allemand. Mais l’Italien, porté par son public s’arrache pour revenir à 2 partout. Le match est relancé. Une double faute de l’Italien à 4-3 pour Zverev refroidit d’un seul coup l’ambiance. Mais c’est compter sans le mental d’acier de Sinner qui parvient à se remobiliser pour débreaker. Les supporters transalpins font monter les décibels. Jusqu’au bout du match, les deux marathoniens ne lâchent rien. Dans le jeu décisif, alors que Zverev fait le mini break grâce à une attaque de revers décroisé pour mener 3-2, l’Italien une fois encore recolle au score. 4-4. L’horloge affiche 3 heures et 3 minutes de jeu et l’issue de la partie reste incertaine. Mais Sinner finit par craquer. Deux fautes directes offrent la victoire à Zverev et une place pour sa première demi-finale au Rolex Monte-Carlo Masters.

« Cette victoire est très émotionnelle. J’ai perdu tellement de matches similaires ces derniers mois. Je suis content d’avoir gagné celui-ci. Nous avons fait jeu égal et ça s’est joué à rien. Jannik est tellement talentueux. Il a un bel avenir devant lui », a confié l’Allemand sur le court.

« Il faut savoir apprécier de jouer de nouveau avec du public. Parfois il est avec toi, parfois contre toi. Ça fait partie du jeu », a-t-il ajouté.

Le grand huit des nationalités

Cette 115e édition du Rolex Monte-Carlo Masters sonne comme une prime à la jeunesse et à la diversité. Quatre affiches alléchantes au programme des quarts de finales avec 8 joueurs de 8 nationalités différentes et 7 qui ont moins de 30 ans. Et des rencontres qui s’annoncent plutôt ouvertes.

Davidovich Fokina vs Sinner 

Dans la douceur printanière retrouvée, les festivités du Court Rainier III débuteront avec un intéressant duel entre l’étonnant Alejandro Davidovich Fokina, tombeur de Novak Djokovic au premier tour, et Taylor Fritz. Le jeune américain semble surfer sur la confiance engrangée à Indian Wells, théâtre de son premier titre en ATP Masters 1000, pour vaincre ses démons sur terre. Parviendra-t-il pour autant à le talent et la fougue du jeune espagnol ? Réponse dès 11h.

Dimitrov vs Hurkacz

Le deuxième quart de finales de la journée opposera le plus « vieux » joueur encore en lice, Grigor Dimitrov, au jeune Polonais Hubert Hurkacz, tête de série N°11, aussi discret qu’efficace depuis le début du tournoi. La terre monégasque sied décidément bien au Bulgare, présent pour la 4e fois en quarts de finales du Rolex Monte-Carlo Masters. Mais il aura du fil à retordre face à l’étonnant vainqueur de l’ATP Masters 1000 de l’an dernier qui, du haut de son double mètre, semble bien dompter une surface qui n’est pourtant pas sa préférée.

Zverev vs Sinner 

Le plat de résistance, un duel qui promet des étincelles. Celui entre le N°3 mondial, Alexander Zverev, déterminé à cueillir le seul titre en ATP Masters 1000 sur terre battue manquant à son palmarès, et la nouvelle pépite du tennis italien Jannik Sinner, tête de série N°9, et vainqueur jeudi soir du finaliste de l’an dernier Andrey Rublev. Un match qui devrait faire monter les décibels dans les tribunes du Court Rainier III.

 

Tsitsipas vs Schwartzmann

Last but not least. Le champion en titre Stefanos Tsitsipas aura l’honneur de clore la journée. Le Grec, N°5 mondial, déterminer à défendre sa couronne jusqu’au bout, n’aura pas la tâche facile. Il devra tenter de conter les assauts de l’inusable Diego Schwartzmann, tête de série N°12. L’Argentin mène 2 à 1 au bilan de leurs confrontations. Attention danger !

 

 

Hurkacz sans faire de bruit

Il se fait très discret. Mais du haut de son presque double mètre, Hubert Hurkacz, tête de série N°11, poursuit efficacement son chemin au Rolex Monte-Carlo Masters. Le jeune Polonais de 25 ans s’est qualifié facilement pour les quarts de finales en battant l’Espagnol Albert Ramos-Vinolas en deux manches (7-6 6-2) et à peine 1h28 de jeu.

C’était la première confrontation entre le terrien espagnol de 34 ans et Hurkacz, 14e joueur mondial, qui s’est fait un nom l’an dernier en se qualifiant pour les finales de l’ATP tour et surtout en éliminant Roger Federer et Daniil Medvedev à Wimbledon pour atteindre sa première demi-finale en Grand Chelem. La terre battue n’est peut-être pas surface de prédilection mais le Polonais est en quarts de finales. ll y est arrivé sur la pointe des pieds mais pourrait bien décider de faire de plus en plus de bruit.

Tsitsipas poursuit sa marche

Stefanos Tsitsipas, en quête d’une deuxième couronne sur la terre monégasque, a validé son ticket (7-5 7-6) pour les quarts de finales au terme d’un match d’1h53 sans grande intensité face au Laslo Djere, 62e joueur mondial, battu en deux manches (7-5 7-6 (1)). Le Serbe n’a certes pas facilement lâché l’affaire face à la tête de série N°3 du Rolex Monte-Carlo Masters mais la rencontre, décousue n’a jamais vraiment décollé sur le Court Rainier III qui avait retrouvé ses couleurs printanières après plusieurs journées ventées.

Dans ces conditions propices au jeu sur terre, le Grec, N°5 mondial, a réussi à faire la différence lors des rares occasions s’offrant à lui. S’appuyant sur un bon pourcentage de premières balles, Stefanos Tsitsipas s’est rarement mis en danger sur ses mises en jeu. A l’exception de deux balles de break sauvées au 3e jeu de chaque manche.

Le Serbe, lui, s’est accroché, en sauvant une première balle de set à 5-4 dans la première manche avant de céder sur une faute provoquée à 6-5 30-40. Dans la seconde manche, il a résisté et est parvenu à emmener le Grec jusqu’au tie-break. Un jeu décisif à sens unique facilement remporté par le tenant du titre et conclu par une belle attaque de coup droit croisé.

« Je savais que ce ne serait pas un match facile face un adversaire qui offre peu d’occasions.  Mais je suis resté concentré à 100%. Le tie-break a été très important et très excitant. J’ai réussi à être plus incisif. Je suis content du tennis que j’ai pu montrer à ce moment-là », a déclaré Stefanos Tsitsipas sur le court après la rencontre.

 

Rublev attend Sinner

De beaux duels au soleil  en perspective jeudi au Monte-Carlo Country Club.

Et notamment une rencontre entre deux jeunes stars du Top 10, Jannik Sinner, tête de série N° 9 et Andrey Rublev, tête de série N°5 et finaliste l’an dernier au Monte-Carlo Country Club. Une rencontre qui pourrait faire des étincelles.

Jannik Sinner, vainqueur mercredi d’un compliqué face au jeune qualifié finlandais Emil Ruusuvuori, n’était pas satisfait de sa prestation. Le jeune Italien est donc vite allé taper la balle sur un des courts d’entraînement, conscient qu’il lui faudrait élever le niveau de son jeu pour avoir une chance aujourd’hui face à Rublev.

Rublev qui a eu lui du mal à conclure face au tenace Alex de Minaur mercredi soir sur le Court des Princes.

Sur le Court Rainier III, le tenant du titre, Stefanos Tsitsipas, N°5 mondial, affrontera le jeune Serbe Laslo Djere. Un joueur que le Grec a déjà battu à deux reprises dont une fois sur terre battue. Alexander Zverev

Ensuite, toujours sur le Court Rainier III, Alexander Zverev, tête de série N°2, qui vise clairement le titre au Rolex Monte-Carlo Masters, pourrait vivre un match compliqué face l’Espagnol Pablo Carreno Busta, 19e joueur mondial. Une première sur terre entre ces deux joueurs qui se sont déjà affrontés deux fois. Deux rencontres remportées par l’Espagnol.

« C’est le seul Masters sur terre battue que je n’ai pas encore remporté mais je suis très motivé », a déclaré le N°3 mondial mercredi après sa prestation convaincante face à Federico Delbonis. « Je suis prêt à montrer de belles choses ici cette semaine. »

Rublev rejoint Sinner

Andrey Rublev, 24 ans, a validé son ticket pour le 3e tour du Rolex Monte-Carlo Masters. Sous les projecteurs du Court des Princes, le finaliste de l’édition 2021 a eu besoin de trois sets pour venir à bout du jeune Australien Alex de Minaur, 23 ans, 25e joueur mondial. La tête série N°5 du tournoi a cédé la première manche avant de resserrer le jeu et agresser son adversaire dans de longues batailles de fond de court.

Rublev, double break d’avance,  a néanmoins eu du mal à conclure la partie. Mené 0-40 sur son service à 5-2, il a laissé l’Australien faire le break. Derrière, De Minaur s’est accroché pour confirmer son break et revenir à 5-4. Mais là encore, à 30-15 alors qu’il était à deux points du match,  le protégé de l’ancien joueur Fernando Vincente a raté une amortie avant de jeter sa raquette de rage.  Rublev a du ensuite sauvé plusieurs  balles de break dans ce  jeu explosif où de Minaur, impressionnant en défense, remettait tout dedans pour rester en vie. Pour le plus grand bonheur du public en feu. La 3e balle de match a été la bonne pour  Rublev, vainqueur (2-6 6-1 6-4) après 2h de jeu. Au prochain tour, il affrontera Jannik Sinner.

Sinner, sans forcer

Sur le court des Princes balayé par le vent et baigné d’une douce lumière de fin d’après-midi, Jannik Sinner, 20 ans, tête de série N° 9 faisait son entrée en lice devant un public acquis à sa cause. Pour sa deuxième participation au Rolex Monte-Carlo Masters, le jeune prodige italien, battu au 2e tour l’an dernier par Novak Djokovic, affrontait le Finlandais Emil Ruusuvuori, issu des qualifications.

Le jeune Finlandais a opposé de la résistance dans le premier set. Jusqu’à 5-5 où Sinner est parvenu à faire le break. A 6-5 dans le 11e jeu, un retour dans le filet à 15-30 puis un retour trop long du Finlandais offrent une balle de première manche à Sinner. Convertie sur service volée.

Le jeune transalpin se détache rapidement dans le second set. A 5-3, il convertit la première balle de match pour s’imposer (7-5 6-3) en 1h43 de jeu. Jannik Sinner, maigre pourcentage de premières balles, 42 fautes directes et 20 coups gagnants, n’a pas brillé dans ce premier match pour lui du Rolex Monte-Carlo Masters mais a assuré l’essentiel dans des conditions compliquées en raison du vent.

Celui qui incarne, avec Matteo Berrettini, la nouvelle garde du tennis transalpin, est devenu le plus jeune joueur depuis Del Potro en 2008 à entrer dans le Top 10. En février dernier, il a remercié Ricardo Piatti avec qui il collaborait depuis 13 ans pour s’entourer des services de Simone Vagnozzi, un ancien joueur italien. A ses côtés, il espère ajouter d’autres aux 5 titres que compte déjà son jeune palmarès. Jannik Sinner, quart de finaliste à Roland Garros en 2020, a de l’ambition sur terre.

Sa victoire de mercredi lui permet de continuer son chemin sur l’ocre monégasque où il affrontera en 8e de finales le vainqueur de la rencontre opposant le finaliste de l’an dernier Andrey Rublev, tête de série N°5, au jeune Australien Alex de Minaur.

A peine son match terminé,  avant même d’aller en conférence de presse, Jannik Sinner était déjà de retour sur le court pour faire ses gammes.  Tiens, ça nous rappelle un certain Rafael Nadal.

Fritz et Goffin continuent

Après avoir frôlé l’élimination au premier tour face au jeune monégasque Lucas Catarina, Taylor Fritz, tête de série N°10 et récent vainqueur du tournoi ATP Masters 1000 d’Indian Wells, s’est qualifié pour le 3e tour du Rolex Monte-Carlo Masters en éliminant le Croate Marin Cilic en trois manches (6-3 4-6 6-4). L’ Américain de 24 ans y retrouvera son jeune compatriote Sebastian Korda, tombeur en 3 manches de Carlos Alcaraz.

De son côté, le Belge David Goffin, 47e joueur mondial et détenteur cette année d’une wild card, s’est lui aussi assuré une place en 8e de finales en battant en deux sets (7-6 6-2) le Britannique Daniel Evans,  demi-finaliste en 2021. Une victoire au goût de revanche pour le Belge battu l’an dernier par le Britannique en quart de finales du Rolex Monte-Carlo Masters. Un tournoi auquel il participe pour la 9e fois et où il avait atteint les demi-finales en 2017.

Korda met Alcaraz à terre

Des tribunes bien remplies pour l’entrée en lice de Carlos Alcaraz, tête de série N°8 et nouvelle attraction du tennis mondial depuis son quart de finale au dernier US open et surtout son récent titre à l’ATP Masters 1000 de Miami, décroché à 18 ans. Pour donner la réplique au jeune prodige espagnol, Sebastian Korda, 21 ans, fils de l’ancien N°2 mondial Petr Korda. L’Américain s’est distingué en 2018 en remportant l’open d’Australie chez les juniors 20 ans après le titre de son père chez les pros. Un duel de la toute nouvelle génération donc pour ouvrir les feux de cette 4e journée du Rolex Monte-Carlo Masters sur le Court Rainier III. La confrontation de plus de 3 heures a tourné à l’avantage de l’Américain,  vainqueur en 3 manches (7-6 6-7 6-3) et qualifié pour le 3e tour.

Dans les premiers jeux, Alcaraz tient bien son service grâce à une bonne qualité de premières balles. Jusqu’à 3-2 où une double faute offre une balle de break à Korda, convertie sur un retour gagnant.  L’Américain mène 4-1 40-0 sur son service mais laisse l’Espagnol revenir et débreaker sur une belle attaque de coup droit lifté croisé. Rebreak, redébrak… Dans des conditions très ventées, les deux joueurs commettent pas mal d’erreurs et s’embarquent dans un tie -break. Les attentes pesant sur les épaules du récent vainqueur de Miami sont-elles trop grandes? Sûrement car Alcaraz semble un peu en dedans et ne produit pas son meilleur tennis. Un coup droit dans le filet dans le 3e point du tie-break et c’est le mini-break pour Korda qui se détache. Service volée, amorties, l’Américain, agressif, soigne sa partition pour enlever la première manche. Il convertit sa première balle de set sur une amortie.

Impassible, le jeune Espagnol Alcaraz ne paraît pas se laisser décontenancer par ce revers. Il prend l’avantage dès l’entame du deuxième set pour mener 3-0. L’Américain trouve les ressources pour débreaker à 3-1 mais ne confirme pas. Alcaraz mène 4-2. Mais là encore, quelques errances de l’Espagnol permettent à Korda, très percutant au filet, de revenir dans le set pour emmener son adversaire dans un 2e tie-break. Le protégé de Juan Carlos Ferrero, qui menait 4-1, laisse revenir Korda à 4-4 avant de remporter ce jeu décisif et égaliser à une manche partout.

Difficile à ce stade d’établir le moindre pronostic. Pour leur première participation au Rolex-Monte-Carlo Masters, les deux jeunes prodiges se battent autant contre le vent que contre leur adversaire mais aucun n’est prêt à lâcher l’affaire. Korda brille au filet à l’image de cette volée de revers long de ligne claquée à 4-3 30-30 sur le service d’Alcaraz. L’Espagnol rétorque par une attaque de coup droit. Mais le N°11 mondial boise aussi beaucoup. Dans ce 8e jeu, Korda s’offre le break sur une énorme faute de coup droit du jeune protégé de Ferrero. 5-3. 2h59 de jeu. L’Américain sert pour le match. Il galvaude une première balle de match sur une faute de coup droit. Mais la 2e est la bonne. Sebastian Korda s’impose en trois manches (7-6 6-7 6-3) sort prématurément du tournoi celui vers qui probablement trop de regards étaient tournés.

Dans ce bal des jeunes prétendants, l’Américain aura été plus constant, plus conquérant. Alcaraz, par moments trop fébrile, est retombé sur terre.  Certes l’avenir lui tend les bras, mais il lui reste encore un peu de chemin à parcourir avant de pouvoir enchaîner les exploits.

« C’était  un sacré match. Carlos est un joueur fantastique. Il a un super futur devant lui. Je suis heureux d’avoir pris ma revanche. C’était un match compliqué avec le vent. Je n’ai jamais vu autant de breaks dans une partie »,  a déclaré Sebastian Korda.