La santé mentale est une problématique de notre société actuelle. L’Italien Jannik Sinner, étoile montante du circuit ATP et désormais membre du Top 10, n’est pas uniquement engagé à fond sur les courts de tennis. Il est aussi à l’initiative d’une campagne de sensibilisation à la santé mentale des sportifs, particulièrement touchés durant la pandémie de Covid19.
Jannik, parlez-nous de votre campagne sur la santé mentale intitulée « What’s Kept You Moving?
Cette idée m’est venue pendant le confinement en 2020. Mon souhait était d’échanger avec des personnes qui vivaient des moments difficiles, et leur faire comprendre qu’ils pouvaient en parler. 2020 a marqué le début d’une période très difficile pour beaucoup de personnes dans le monde sur le plan de la santé mentale, et surtout pour les personnes de mon âge, ceux de la génération Z. Il existait déjà des signes, mais la pandémie n’a fait que renforcer les problèmes. Je voulais rassembler des témoignages de personnes qui ont réussi à s’en sortir grâce à la parole en communauté, grâce à des moments d’échange pendant lesquels ils ont pu se sentir en confiance.
Est-ce que ce projet vous plait ?
C’est une cause qui me tient à cœur. J’ai eu de très bons échos et beaucoup de soutien. Ça fait du bien de voir que je suis soutenu, ça me renforce. Depuis le début, j’ai eu la chance d’échanger avec des joueurs de tennis professionnels mais aussi des futurs talents, et ils ont tous pu se confier librement. C’est un privilège pour moi d’avoir pu les écouter et les accompagner.
Qu’avez-vous appris ?
Une des raisons pour laquelle je me suis investi dans ce projet est que je suis persuadé que nous avons tous quelque chose à raconter, quel que soit le chemin que l’on a choisi ou l’âge que l’on a. Tout le monde a une histoire qui mérite d’être écoutée. Je le savais déjà avant, mais ce projet n’a fait que le confirmer. Nous avons tous une histoire personnelle. Je suis content d’avoir créé une communauté où chacun peut partager son expérience.
Dites-nous en plus sur les participants…
J’ai pu échanger avec beaucoup de monde, et j’espère vraiment prolonger l’aventure. J’ai déjà rencontré la championne paralympique Bebe Vio, Filippo Tortu, Jordyn Huitema, Favij et plusieurs jeunes joueurs de tennis. C’est très enrichissant : chacun a pu apporter sa pierre à l’édifice. Bebe a été exceptionnelle : c’est avant tout une amie, mais j’ai adoré l’avoir à mes côtés dans ce projet. Elle nous a partagé ses doutes sur son entraînement quotidien d’athlète en pleine préparation des Jeux Olympiques pendant la pandémie. Alors vous imaginez bien que ça a été un moment très spécial de la voir défendre son titre. Je rencontrerai prochainement un docteur qui a été en première ligne pendant la crise sanitaire. Ça sera intéressant de comprendre comment il a traversé ces deux dernières années.
Pourquoi pensez-vous qu’il soit important de créer des discussions autour de la santé mentale ?
Je pense que peu de personnes s’intéressent au sujet. On en parle, mais peu de choses se passent. C’est la raison pour laquelle j’ai créé cette plateforme pour éveiller les consciences. Comme je l’ai dit précédemment, ma génération a souffert depuis la crise sanitaire, beaucoup de personnes se sont retrouvées isolées. J’ai le sentiment que plus on en parle, plus le sujet sera destigmatisé. Cette communauté doit libérer la parole.
Comment imaginez-vous la plateforme dans le futur ?
J’ai vraiment envie de continuer à réfléchir autour de ce problème à travers cette communauté et les groupes de parole. Je veux aider les autres à mon niveau. J’ai déjà en tête les participants pour les prochains épisodes de ma chaîne, et je travaille déjà sur un projet avec GQ. La santé mentale est une problématique de notre société actuelle, et je veux continuer comme je peux à éveiller les consciences et aider ceux qui en ont besoin.
Les ventes de billets 2025 débutent au mois d’octobre
Le Rolex Monte-Carlo Masters anime les clubs du Sud-Est