Cinq ans qu’il n’a pas foulé les courts du Rolex Monte-Carlo Masters. Cinq ans que les puristes du tennis attendent de profiter encore de son revers à une main magique. Cinq ans que les habitués du tournoi racontent aux novices les souvenirs du passé. Alors tout le monde se félicite du come-back de Richard Gasquet à Monaco pour cette 116e édition. Et le Français ne boude pas son plaisir non plus : « Ça fait longtemps que je n’ai pas pu disputer le Rolex Monte-Carlo Masters. La faute à de petits pépins ou parce que j’avais reculé au classement. Cette saison, j’ai pu enchaîner les tournois, j’en ai même gagné un (Auckland), alors je savoure vraiment de revenir là où tout a commencé. »
Flashback. 15 avril 2002. Richard Gasquet a 15 ans et 10 mois. Le futur lui appartient. Invité à disputer les qualifications, l’adolescent élimine deux Top 100, Nikolay Davydenko et Adrian Voinea, pour obtenir sa place dans le grand tableau. Au premier tour, il affronte Franco Squillari, 54e mondial, demi-finaliste à Roland-Garros deux ans auparavant et s’impose en trois sets (7-6, 3-6, 7-5). Vexé l’Argentin quittera le MCCC en moto, sans passer par la case conférence de presse. Si Gasquet s’inclinera ensuite contre Marat Safin, sa relation avec le Rolex Monte-Carlo Masters sera toujours particulière.
Trois ans plus tard, le Biterrois signera l’un des plus beaux exploits de sa carrière. En quart de finale, il élimine Roger Federer, incontesté n°1 mondial, dans un chef d’œuvre mémorable (6-7, 6-2, 7-6) avant de disputer un duel épique contre un certain Rafael Nadal en demi-finale. L’Espagnol l’emportera 6-7, 6-4, 6-3 et décrochera le lendemain le premier de ses huit Rolex Monte-Carlo Masters consécutifs (11 au total). Gasquet atteindra encore les quarts de finale l’année suivante en dominant Ivan Ljubicic avant de s’incliner contre Juan Carlos Ferrero, l’actuel entraîneur de Carlos Alcaraz, puis en 2018, lors de sa dernière participation (défaite face à Alexander Zverev).
« C’est fou de se dire que je suis là 21 ans après, explique Gasquet. Je n’avais pas 16 ans, je vais en avoir 37. Je prends encore du plaisir. Je vais essayer de rendre le match difficile à Thiem, de l’empêcher de prendre confiance. C’est un super joueur, qui a connu pas mal de souci, mais il revient. C’est un sacré match en tout cas. »
Et si Gaël Monfils avait annoncé ici-même, l’an dernier, qu’il serait le dernier des Mousquetaires à ranger les raquettes, il avait peut-être envoyé son copain Richie un peu prématurément à la retraite. Car si Tsonga et Simon ont respectivement fait leurs adieux à Roland-Garros et Bercy en 2022, Gasquet, lui, est le plus fringuant. Premier arrivé, dernier parti ? Personne ne l’imagine sans raquette à la main. « C’est pour bientôt quand même, nuance Gasquet. La fin approche. Mais tant que je prends du plaisir et que je peux jouer… Et puis contrairement à beaucoup d’autres, je n’ai jamais réfléchi à ce que je vais faire après. Aujourd’hui, je suis incapable de vous donner la moindre piste. Je n’en sais rien. On verra bien… »
Que Richard se rassure. Sans parler de 64 ans, s’il pouvait jouer deux ans de plus, personne ne s’en plaindra.
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