Jeudi, sur le court Rainier III, le « tambour » n’affrontera pas « le violon ». Invité à manier la métaphore pour évoquer son éventuel huitième de finale contre Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, s’était, dans l’orchestre du tennis français, attribué le rôle de gros tambour et affublé celui qu’il qualifia un jour de Mozart du tennis, du violon.
On ne sait pas encore trop quel instrument représentera le mieux Lucas Pouille à l’avenir, mais le jeune tricolore, que beaucoup présentent comme le futur n°1 national, a déjà gagné sa place sur la scène. 82e au classement ATP cette semaine, Pouille vient en tout cas de signer une deuxième grosse performance en l’espace de deux semaines. A Miami, il avait battu son premier Top ten, David Ferrer (6-7, 7-6, 7-5), avant de prendre une leçon contre Gilles Simon en huitièmes de finale (6-0, 6-1).
Et bien Pouille écoute, analyse et apprend vite. Mercredi, sur le court des Princes du Monte-Carlo Country Club, il a d’abord semblé un peu tendre pour inquiéter Richard Gasquet. Un break à 4 partout et la tête de série n°9 basculait en tête (6-4). A 3 partout et 4 partout dans la deuxième manche, Gasquet mena 0-30 sur le service adverse. En vain. Il connut une première alerte à 5-4 Pouille avec deux balles de set à écarter. Avant un trou noir inexpliqué et inexplicable. Deux jeux blancs de Pouille et des fautes grossières de Gasquet à 5 partout. « Ce match, je peux le gagner en deux sets, mais je ne fais pas ce qu’il faut, admit Gasquet. Je commets des fautes tout seul. Je n’ai pas fait un grand match, lui non plus au début. Je n’avais pas de sensation, ma balle a dû dépasser quatre fois le carré de service. Vraiment pas terrible. Il faut que je me remette au boulot et que je reprenne confiance. Y’a du boulot. »
Appliqué, solide, de plus en plus entreprenant, Pouille sentit la nette baisse de régime de Gasquet, et lui plongea la tête sous l’eau. 3-0 au début du troisième. « J’ai réussi à l’empêcher de rentrer dans le court, expliqua Pouille. J’ai bien tenu son revers, puis c’est moi qui avançait. J’ai fait les points et les fautes. Sur sa feuille de stats, Richard n’a pas beaucoup de coups gagnants à part quelques passings. » Incapable de se révolter, le souffle court, les jambes lourdes, Gasquet ne reviendra jamais, baladé par son jeune compatriote de 22 ans. « Lucas joue bien, il va devenir fort c’est sûr, commenta Gasquet. Il est solide des deux côtés, sert bien, a une bonne attitude sur le court. Quand on aura arrêté notre carrière, on le soutiendra pour qu’il aille le plus haut possible. » A l’évocation de ses compliments, Pouille sourit : « C’est gentil. C’est pour cela que je travaille tous les jours. Battre les meilleurs français, les meilleurs tout court, prendre leur place en Coupe Davis (il se marre). »
Lucas Pouille sait où il va. Il fait des choix de carrière fort, comme s’installer à Dubaï durant l’intersaison. « Cela faisait 9 ans que je faisais ma préparation hivernale en indoor, sur dur, dans le froid, à la Fédé. J’avais envie d’autre chose. Quand tu te lèves le matin à 8h, qu’il fait 20 ou 25 degrés, c’est plus motivant. J’ai eu de la chance, ma copine et mon entraîneur m’ont suivi, j’ai pris un préparateur physique personnel. Je suis heureux même si j’ai moins vu mes proches que d’habitude à cette période de l’année. »
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