Gasquet évite le piège

Il y a des premiers tours plus délicats que d’autres. Et pour la 110e édition du Monte-Carlo Rolex Masters, Richard Gasquet n’a pas hérité du tirage au sort le plus clément pour réellement débuter sa saison sur terre battue. Le Français devait en effet écarter Nicolas Almagro et son bras droit de feu pour lancer son tournoi.

S’il remporta les six premiers points de la rencontre et s’assura le premier break pour mener 2-0, Gasquet, certes costaud en défense mais toujours aussi loin de sa ligne de fond du court, ne parvint pas vraiment à enfoncer le clou et finit par laisser revenir (par deux fois) l’Espagnol à hauteur et même devant (4-3). Sous l’oeil impassible mais concentré de son capitaine de Coupe Davis, Yannick Noah, t-shirt noir et béret gris anthracite vissé sur la tête, devant Sergi Bruguera, le coach du Biterrois.

Almagro galvauda ensuite complètement son engagement à 4 partout (5e break en 9 jeux disputés) et laissa Gasquet s’octroyer la première manche 6-4 en 43 minutes. « Le début de match était très serré, admit Gasquet sur le court. Nicolas a fait partie des meilleurs joueurs du monde sur terre battue et ce n’était pas évident pour débuter. Mais cette victoire est un bon résultat pour moi. »

Gasquet a subtilement utilisé le passé pour définir le danger Almagro. Car comme souvent, l’Espagnol a complètement lâché prise après la perte du premier set et n’inscrit plus aucun jeu. La deuxième manche ne dura que 26 minutes. « Depuis deux ans, je n’ai pas pu jouer à Monaco à cause des blessures, donc je me réjouis d’être là cette année, de me sentir bien, avança Gasquet. J’en profite. » 

Personne n’a oublié que c’est ici, en Principauté, que Richard Gasquet s’est révélé aux yeux du monde entier en 2002, à 15 ans et 10 mois… « Oui, mais c’était il y a 14 ans déjà… a immédiatement tempéré le Français. Sans doute le meilleur souvenir de ma carrière. Tout d’un coup, tu te retrouves sur le court face à des mecs que tu regardes à la télé. J’ai quand même joué Safin ! Cette insouciance a disparu mais c’est un superbe souvenir. Je vais avoir 30 ans bientôt (le 18 juin), ca passe vite… »

Une manière de s’ôter toute pression ? Pourtant, il en aura au 2e tour, contre un compatriote, Lucas Pouille ou Nicolas Mahut.