Medvedev appliqué

Les miracles ne se produisent pas tous les jours. Revenu des enfers en sauvant quatre balles de match contre le Français Ugo Humbert au premier tour, Lorenzo Sonego s’imaginait peut-être protégé par une belle étoile dans cette 116^e édition du Rolex Monte-Carlo Masters. D’autant qu’il pouvait compter ce mercredi sur une colonie italienne de presque 10 000 personnes dans les tribunes du court Rainier III même si Medvedev, qui vit à Monaco, n’a pas ressenti d’hostilité à son égard : « Je ne sais pas combien il y a de Français ou d’Italiens cette année, s’amusait le Russe. J’avais l’impression que c’était du 50/50. Peu importe. J’espère que le public a pris du plaisir. »

La vraie question était de savoir dans quel état d’esprit allait se présenter la tête de série n°3 ? Vainqueur du Masters 1000 de Miami (son 4^e titre déjà cette saison), Medvedev n’avait débuté sa préparation sur terre battue que samedi en arrivant en Principauté. En précisant comme chaque année qu’il n’attendait pas grand-chose de cette période de la saison : « Je sais que certains apprécient la terre battue, mais moi pas trop. Je n’aime pas être sale à la fin de match. Les chaussettes, ça ne sert à rien de les laver, tu peux les jeter. Et puis tous ses faux rebonds… »

Avec ses chaussures orange – peut-être pour camoufler la brique pilée – le Russe perdit les deux premiers points de la rencontre. Ce fut peut-être sa seule frayeur. Car ensuite, il parvint à mettre rapidement son jeu en place. Solide au service (57% de premières, 90% de points gagnés derrière), consistant à l’échange (17 coups gagnants pour 16 fautes directes), il contrôla aisément Sonego, auteur certes de quelques coups d’éclats, notamment en coup droit, mais incapable de résister à la confiance d’un Medvedev qui s’est pris au jeu. « Je suis content de ma qualité de jeu, se félicita le Russe. J’ai pris du plaisir. On dit qu’il faut du temps pour trouver le rythme sur terre battue. Mais justement, moi je trouve qu’il n’y a aucun rythme. Même quand tu as le bon timing, tu peux être surpris par un faux rebond. Il faut faire avec. »

Jeudi, il faudra enchaîner contre Alexander Zverev. « Je crois que c’est la première fois qu’on va se jouer sur terre battue, lâcha Medvedev au micro du stade. On a toujours livré de belles batailles – Medvedev mène 7-6 dans leurs confrontations – on se connaît bien. Ça va être intéressant. »