
« L’expérience est un peigne pour les chauves » martelait Eugène Saccomano, le truculent présentateur de la célèbre émission On refait le match. Pas sûr que Matteo Arnaldi, 24 ans et 39e mondial, partage son point de vue, après avoir littéralement craqué dans le dernier jeu de son match face à Richard Gasquet, 38 ans, en tournée d’adieu partout où son talent le mérite. Un smash et un coup droit dans les bâches, et même une double faute sur la balle de match, après 2h34 d’une opposition de style emballante autant qu’un duel de génération.
23 ans après Franco Squillari, demi-finaliste à Roland-Garros en 2000, parti à moto tout penaud après avoir été bombardé de coups gagnants par un génial gamin de 15 ans et 10 mois, Arnaldi a connu la même mésaventure. 2002 – 2025. 23 ans ! Les traits se sont épaissis, le duvet s’est transformé en barbe (presque) blanche, les jambes tournent moins vite, mais l’œil, le QI tennis et la gestuelle déliée sont toujours là. Le plaisir et l’émotion aussi. Pour Richard Gasquet lui-même. Pour les heureux spectateurs. Pour les amoureux du tennis. En milieu de troisième manche, Gasquet lâcha trois revers gagnants consécutifs, dans trois positions et trois zones du court différentes. Et comme en 2002, on entendit dans les tribunes des « Wahou ! », « quel geste », « Ce revers, magnifique ». Mais ce ne fut qu’un condensé en mode résumé de tout ce que le Français avait montré depuis le début du match. Jeu en avançant, prise de balle précoce, revers gagnants, montées au filet, sans parler de ce passing de coup droit long de ligne en bout de course pour s’octroyer, point serré, la première manche. La variété de la panoplie proposée durant 9 jeux par l’ex génie du tennis français, (et même ensuite), certains n’auront pas assez de l’intégralité de leur carrière pour ne serait-ce que le tenter. « J’ai réussi pas mal de points gagnants, se félicitait Gasquet au micro de Marc Maury, après avoir « checké » le speaker du tournoi, comme deux vieux potes. C’est un honneur d’avoir encore l’opportunité de jouer ici où tout a réellement commencé pour moi. » Richie et Monaco, ce n’est donc pas encore fini.
– Sport Vision –
La veille, pourtant, en racontant ses souvenirs en Principauté avant de disputer son dernier Rolex Monte-Carlo Masters, le natif de Sérignan s’inquiétait de la légère « appréhension » qui s’emparerait de lui en pénétrant sur le court Rainier III. Mais elle n’était rien comparée au poids qui sembla très tôt peser sur les frêles épaules de l’Italien. Comme s’il était coincé, en apnée, sous la coque de l’immense bateau de croisière qui paradait sur l’eau, en prolongement du « plus beau court du monde » comme le qualifia Gasquet. Durant toute la rencontre, Arnaldi semblait inquiet, emprunté, regardant sans cesse son clan afin de se rassurer. Lorsqu’il égalisa à un set partout, c’est lui qui quitta le court, tandis que Gasquet maintenait son corps en température en multipliant les services pour patienter. « Au début de la manche décisive, je me suis dit – c’est peut-être ton dernier set à Monte-Carlo -, raconta-t-il après coup. Tu vas te battre, tout donner. Ça vaut le coup. » Au crépuscule de sa carrière, Gasquet a montré des ressources et des qualités qu’on lui a souvent reprochées : du cœur et du panache. S’il ne parvint pas à conclure la partie sur son service à 5-3, il repartit au combat, sans même s’asseoir au changement de côté. Les jambes étaient raides, les muscles fatigués, et se relever eut été une sinécure. Un peu comme le matin au réveil comme il s’en amusa lui-même.
Mardi, Richard Gasquet disputera le 2e tour du Rolex Monte-Carlo Masters. Comme en 2002. Cette rencontre contre Marat Safin demeure le plus grand souvenir de sa carrière. Qu’en sera-t-il en 2025 ? Peu importe. Richard Gasquet, plus jeune joueur de l’histoire vainqueur d’un match en Masters 1000 et désormais deuxième plus âgé (après Tommy Haas), n’est pas prêt pour « refaire le match ». Pour l’instant, il le fait.
Daniil Medvedev va encore donner du grain à moudre à ses détracteurs… et aux fans du PSG. Sous les projecteurs du court Rainier III à la nuit tombée, le Russe tentait de se sortir des griffes du Français Alexandre Muller et semblait en passe d’y parvenir en servant pour le match à 7-6, 5-4. Mais […]
Le Monégasque a mené 6-4, 3-2 break contre Dimitrov avant de céder en trois manches.
Passif, le Serbe s’incline 6-3 6-4 face à Alejandro Tabilo.