Le duel de deux des plus beaux revers du circuit a tourné court. Attendue en épilogue d’une riche journée de lundi 10 avril, la rencontre entre les revenants Richard Gasquet et Dominic Thiem, respectivement absent au Rolex Monte-Carlo Masters depuis 2018 et 2019, disputée à la tombée du jour, n’a pas permis aux spectateurs restés en masse dans les tribunes du court Rainier III de se réchauffer en s’enthousiasmant devant les exploits des protagonistes.
Qui aurait pu penser que le match s’est joué dès le deuxième jeu ? Alors que Thiem avait remporté son engagement, Gasquet concéda le sien dans un scénario aux multiples égalités irrespirables, non sans avoir écarté sept balles de break. La huitième fut fatale. 2-0 et 23 minutes au tableau d’affichage. Mais déjà plus d’air dans les poumons. Il faut dire que Dominic Thiem, retombé au 111e rang mondial après plusieurs années de galère pour soigner un poignet douloureux, et qui n’a bénéficié d’une invitation qu’à la toute dernière minute suite au forfait de Monfils, frappait fort comme à ses plus belles heures, repoussant Gasquet loin derrière sa ligne de fond. A bientôt 37 ans, le Français aurait dû recoller plus près de sa ligne, mais on ne change pas sa manière de jouer en fin de carrière. Certes, il tenta plusieurs services-volées, même sur seconde balle, pour brouiller les pistes et glisser un grain de terre dans la mécanique de Thiem. Insuffisant quand les jambes et la tête ne suivent pas.
Le coup de pouce aurait pu venir des projecteurs, allumés lors du changement de côtés à 3-0. Pas vraiment. Gasquet sauva finalement son engagement pour éviter la roue de bicyclette à 5-0 mais Thiem conclut la manche dans la foulée 6-1 en 45 minutes, avec cette désagréable impression pour les supporters tricolores que leur chouchou n’avait aucune solution.
« J’ai bien joué contre Richard, analysa l’Autrichien au micro de Marc Maury. C’est un super joueur, avec un revers incroyable mais je me suis senti à l’aise dès le début. Les conditions me conviennent parfaitement. J’ai bien travaillé sur terre battue depuis deux semaines et ça m’a aidé. »
Et si le deuxième set fut un peu plus accroché, le break de Thiem pour mener 2-1 sur deux coups gagnants (volée amortie courte croisée de coup droit et passing de coup droit foudroyant le long de la ligne) suffit à l’Autrichien qui géra ses engagements sans frayeur jusqu’au bout, concluant même sur un ace (6-1, 6-4 en 1h29). « Franchement, il a fait un gros match, concéda Gasquet en conférence de presse. Je ne comprends pas qu’il en gagne si peu. Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il revienne au top. Surtout sur terre battue. Il frappe vraiment fort. Moi je n’ai pas été magistral, j’ai joué un peu court, j’ai manqué de force, il était vraiment au-dessus. Avec l’âge, j’ai un peu plus de mal à digérer la transition entre le dur et la terre. Et puis, le soir, les balles sont plus lourdes, ça avance moins, mon lift perd en efficacité. C’est dommage. Je n’ai plus qu’à retourner à l’entraînement. »
Séparé de son coach chilien Nicolas Massu la semaine dernière, Dominic Thiem n’a pas tardé à lui trouver un remplaçant. Présent en Principauté, l’Irano-germanique Benjamin Ebrahimzadeh a donc une bonne base de travail. Lui si réputé sur le circuit WTA (il a notamment collaboré avec Natalia Vikhlyantseva, Angelique Kerber, ou Alizé Cornet), a donc pour mission de relancer l’ancien double finaliste de Roland-Garros et vainqueur de l’US Open. Le nouvel enfant terrible du circuit ATP, Holger Rune, constituera un bon test au deuxième tour.
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