Chardy : « Mon cœur s’emballait »

Jérémy Chardy, 35emondial, s’est qualifié pour le deuxième tour du Monte-Carlo Rolex Masters, mardi. Le Français a battu l’Argentin Diego Schwartzman, issu des qualifications, en deux manches (7/5, 6/2). Au prochain tour, il affrontera le numéro deux mondial Roger Federer. Interview.

Jérémy, vous êtes arrivé dimanche de Houston: la transition n’a pas été trop difficile ?
Effectivement, je suis arrivé tard dimanche et hier (lundi) j’ai joué un double, donc ce n’était pas évident. Pendant le premier set, j’ai eu quelques petits pépins physiques, mon cœur s’emballait, je n’arrivais pas à le faire redescendre. Pendant trois jeux, c’était vraiment dur. Heureusement pour moi, j’ai bien servi à ce moment-là et j’étais content de mon niveau de jeu. Gagner en deux sets, c’est parfait en prévision du match de mercredi, je n’ai pas gaspillé d’énergie.

Mercredi en effet, vous affrontez Roger Federer. Généralement, vous semblez trouver plus facile de l’affronter lui que d’autres membres du top.
Je ne dirais pas « plus facile » (sourire). Mais c’est sûr que quand vous affrontez ce genre de joueurs, vous ne pouvez pas vous contenter de les regarder jouer, sinon vous leur donnez confiance et dans ce cas-là, vous n’avez aucune chance de gagner. Face à Roger, il faudra que je fasse un bon début de match et que je ne laisse pas mettre son jeu en place. Il aime dicter l’échange, mais moi aussi ! Ce sera son premier match sur terre battue, moi ce sera mon quatrième. Ce sera peut-être un petit avantage pour moi.

Qu’est-ce qui vous rend particulièrement agréable le fait de l’affronter ?
Nous aimons tous les deux prendre le jeu à notre compte. Pour moi, c’est beaucoup plus dur de jouer contre Djokovic par exemple, parce qu’il me pose beaucoup de problèmes sur mon service et il a une excellente couverture du terrain. Chaque joueur est différent et il y en a toujours que vous préférez affronter plutôt que d’autres. Si j’arrive à jouer comme je le fais habituellement contre Roger, alors cela sera un bon match.

Prenez-vous du plaisir à jouer contre les « top » quel que soit le tour ou préféreriez-vous les jouer le plus tard possible dans le tournoi ?
Disons que s’il y avait moyen de les jouer plus tard, ce serait mieux, bien sûr. Les affronter au deuxième ou au troisième tour, c’est dur. Mais ce sont toujours des matches importants parce qu’on a envie de se confronter aux meilleurs. Quand vous gagnez ces matches, ce sont des sensations incroyables. Et si vous perdez, vous en apprenez beaucoup malgré tout. Contre Djokovic, je perds toujours sur un score sévère parce qu’il sait utiliser mes faiblesses et les faire tourner à son avantage : eh bien, même après une défaite de ce type, j’en parle avec mon coach, j’en tire des enseignements et cela m’aide à progresser.