Seul le résultat compte. L’adage si souvent utilisé en sport est certes un cliché élimé, mais dans tout cliché, il y a une part de vérité. Et au terme du quart de finale du Monte-Carlo Rolex Masters remporté vendredi par Jo-Wilfried Tsonga contre Roger Federer 3-6, 6-2, 7-5, nier cette évidence constituerait une véritable offense à l’art de la petite balle jaune.
Battre Roger Federer, qui plus est pour la sixième fois (en 17 confrontations), demeure une performance remarquable. Jo-Wilfried Tsonga disputera samedi sa deuxième demi-finale à Monaco (après 2013) et il le doit en grande partie à sa force mentale et son statut de puncheur.
Après la relative déception du choc manqué entre Rafael Nadal et Stan Wawrinka, le public du court Rainier III voulait sortir de sa torpeur et s’enflammer pour le duel entre Federer et Tsonga. Le restaurant de la terrasse vidé et silencieux, l’heure de la sieste passée, tout était réuni pour un affrontement tout feu tout flamme.
La partie démarra d’ailleurs sur des bases plutôt prometteuses, et après un premier échange de break à 1-1 et 2-1, Federer se détacha à 3-3 pour boucler le set 6-3 en 39 minutes. « Quand tu joues contre Roger, tu essaies de faire le vide, de ne pas penser à sa formidable carrière, à tous ses titres, confia Tsonga. Je suis rentré sur le court en me disant que j’avais ma chance. »
Malheureusement la suite fut beaucoup moins enthousiasmante. Un rythme très haché, une accumulation de fautes directes (75 au total pour les deux joueurs), entrecoupées de quelques éclairs beaucoup trop rares. Tsonga en profita toutefois pour recoller à une manche partout et, fait rarissime depuis ses débuts sur le circuit, le Suisse en lança sa raquette de dépit vers sa banquette. Pas d’avertissement mais un agacement perceptible devant tant d’imprécisions. « Nos matches ont toujours ressemblé un peu à celui d’aujourd’hui, admit Tsonga. Nos jeux ne se font pas de bien. Nous sommes deux joueurs offensifs, nous n’apprécions guère de défendre trop donc afin de reprendre l’initiative dans l’échange, on tente parfois des coups difficiles et donc on rate pas mal. C’est pour cela qu’il y a eu des fautes aujourd’hui. »
Au début du troisième set, le public tenta bien en standing ovation afin de pousser les deux joueurs vers plus d’excellence. En vain. Ce fut accroché, sans break jusqu’à 5 partout mais toujours aussi peu emballant. Et que dire de la volée de revers trop longues puis des deux montées « en chaussettes » de Federer en coup droit, immédiatement sanctionnées par deux passings gagnants et un break pour Tsonga.
Le Manceau eut le mérite de conclure sur son engagement mais que ce fut laborieux : « Je suis tout de même content d’avoir joué l’après-midi parce que mes deux premiers matches, en soirée, s’étaient déroulé dans des conditions bien différentes. Là, j’ai pu m’habituer avant les demi-finales. » Il en faudra bien plus pour se hisser en finale et surtout rêver de Trophée. Roger Federer, lui, ne gagnera toujours pas le Monte-Carlo Rolex Masters. Après dix semaines d’absence, cela semble finalement plutôt logique. Même le Maître a besoin de travailler pour revenir.
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