Depuis sa finale du Rolex Monte-Carlo Masters contre Rafael Nadal en 2016, Gaël Monfils semble maudit en Principauté. Entre blessures et pandémie de Covid, le Français n’a plus eu l’occasion de faire vibrer le public du Monte-Carlo Country Club. Aussi, c’est le cœur lourd qu’il s’est présenté dimanche après-midi devant la presse pour annoncer son forfait. A la dernière minute, comme l’an dernier. Trop gêné depuis quelques jours par des douleurs au pied droit. Malgré une séance d’entraînement avec Jo-Wilfried Tsonga samedi, et après de longues discussions avec l’équipe médicale du tournoi, Monfils a préféré écouter son corps et ne pas compromettre la suite de sa saison. Il n’y aura donc que quatre Français dans le tableau final (Tsonga, Paire, Humbert et Rinderknech), une triste première dans l’histoire du tournoi.
Le signe, aussi, d’un basculement de générations largement commenté avec l’absence de Richard Gasquet et Gilles Simon et l’annonce de la future retraite de Tsonga. D’ailleurs, même s’il était un peu dans la confidence, l’officialisation de son départ a constitué un véritable électrochoc pour Monfils : « J’étais dans le secret, Jo en parlait depuis un moment. Mais quand ça devient réel, c’est vraiment étrange. » Tels Tic et Tac au taquet, les fans les avaient pourtant vu taper la balle ensemble, samedi, à l’entraînement. « Même si j’avais mal au pied, je m’en fichais, je voulais profiter de Jo se marre la Monf. Et ça va être comme ça jusqu’à la fin. Je suis comme un fan boy devant lui. Quand je pense qu’il n’a pas pu donner tout ce qu’il avait à donner ces dernières années, c’est dommage. Vous savez ce n’est pas facile de dire stop. Mais je le vois épanoui, heureux, serein et je ne me fais aucun souci pour la suite. »
Tsonga-Monfils-Gasquet-Simon, les fameux quatre Mousquetaires du tennis français. Tsonga arrêtera le premier. Et les autres ? « Je pense que je serai le dernier, se marre Gaël Monfils. Je suis le plus frais physiquement. Je compte bien jouer encore quatre ans, enfin cinq avec la saison actuelle et embêter le plus longtemps possible les petits jeunes. Richard et Gilles arrêteront sans doute avant, mais ils adorent, comme Jo et moi, le tennis. C’est horrible de se résoudre à renoncer. Même si Richard a eu des soucis de dos, il jouait bien depuis le début de l’année. Et Gilles, si ses résultats sont moins bons, apprécie toujours de se bagarrer, de jouer. Il faut respecter ça. »
D’ici là, les mots d’ordre sont donc plaisir et partage. Surtout avec Tsonga. Car Gaël Monfils est intarissable sur son camarade, son pote, son coéquipier en équipe de France. Un peu plus tôt, Tsonga avait confié « Gaël m’a dit que j’ai toujours été un modèle pour lui, il n’y a pas de plus beaux compliments. » La Monf ne s’est pas fait prier pour acquiescer et développer : « Depuis tout jeune, Jo est une locomotive. Un grand frère. On n’a qu’un an de différence mais ça comptait gamins. Quand on m’a annoncé que j’intégrais la sélection France, avec Tsonga et Mathieu Moncourt, j’étais comme un fou : Avec Tsonga ! A l’entraînement, à l’Insep, avec Marc Gicquel, Jo était le seul qui avait le droit de garder une casquette à l’envers. Il était devant les autres. Moi, je voulais être Tsonga. Et si on a finalement explosé en même temps, à Bercy, en 2004, il servait 1 km/h plus vite que moi. Devant toujours. »
Et si le tirage au sort se montrait taquin, Porte d’Auteuil, dans quelques semaines, en proposant un duel Tsonga-Monfils ? « Je prie pour que ça n’arrive pas, explique Monfils. Je n’aimerais vraiment pas. Je suis certain que j’aurais beaucoup de mal à disputer la rencontre. Peut-être serait-elle tronquée à cause de moi. Non, il ne faut pas que ce soit le cas. » Gaël Monfils préfère en effet s’occuper des futures surprises pour les adieux de Tsonga. « Ah oui, ça, vous pouvez compter sur nous, il y en aura… »
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