17 April 2018: Gilles Simon (French)

G. SIMON/A. Mannarino
6/3, 4/6, 6/2

Interview de GILLES SIMON

Q. Pas facile ce match contre un adversaire qui t’a déjà posé beaucoup de problèmes par le passé ?
R. Le match était dur, physiquement aussi. J’ai perdu deux fois contre lui, la dernière fois, j’ai presque gagné et il a réussi à tourner le match, un peu comme ici. C’est bien pour moi d’avoir gagné cette fois-ci.

Q. On pouvait s’attendre à ce genre de match avec de long échanges, beaucoup de finesse, penses-tu que tu as réussi à tenir ta tactique ? Tu as été plus précis.
R. C’était très proche, j’ai l’impression qu’il y avait des points clés tout le temps. Tous les jeux étaient serrés. Les points étaient longs. Le match aurait pu par contre être plus court car j’étais en bonne position au deuxième set. Après une heure quinze ou vingt, cela m’aurait fait du bien d’en terminer là. Mais il a bien joué, c’était dur, il prend beaucoup de place sur le court. Il faut vraiment bien jouer. Il faut trouver un équilibre difficile à trouver entre le faire courir, le stresser et ne pas faire d’erreurs, car il ne fait pas d’erreurs de son côté. Il couvre parfaitement le court. C’est difficile de trouver le bon équilibre, c’est dur. Je suis content de ma performance aujourd’hui, j’ai réussi à être régulier pendant tout le match. Au deuxième set, j’ai perdu cinq jeux d’affilée, et brusquement ce match était moins sympa…

Q. Peut-on comparer vos jeux, ils sont assez similaires ?
R. Quand on joue l’un contre l’autre, oui, car on réussit bien à se bloquer mutuellement. Mais quand on joue un autre adversaire, c’est différent. Avec Adrian, nous n’avons pas les mêmes statistiques contre les mêmes joueurs. J’aime jouer contre certains joueurs et pas lui, et inversement. C’est mieux, sinon on aurait les mêmes préférences. Quand on joue l’un contre l’autre, c’est dur car on défend tous les deux très bien, et on contre-attaque aussi très bien. Il y a très peu de points gratuits sur nos services. Il faut malgré tout construire le jeu et on ne peut se permettre aucune erreur. Je sais qu’il aime ça, c’est dur.

Q. C’est sympa à jouer, ce genre de match ? Comme un jeu d’échecs ?
R. Ce match était sympa parce que me sentais bien sur le court surtout ! J’ai joué d’autres matches contre lui où je n’avais pas du tout le même état d’esprit. Je n’étais pas aussi calme qu’aujourd’hui, je m’énervais. Là, j’étais détendu, j’ai eu une belle réaction au troisième set. Je suis content de ce match dans l’ensemble, de ma tactique. On peut toujours avoir des regrets sur un ou deux points, mais dans l’ensemble, comme je l’ai dit, c’était un bon match.

Q. Que pensez-vous de votre prochain match contre Khachanov ?
R. C’est un autre style de jeu ! On verra quelle sera la clé demain. Le match sera différent. Il va falloir que je switche rapidement. J’ai joué trois matches contre des adversaires qui ne faisait pas d’erreurs et qui étaient difficiles à déborder. Cela m’a d’ailleurs sans doute aidé contre Adrian aujourd’hui. Mais maintenant, je vais devoir jouer différemment, et rapidement. Cela ne va pas être facile. Je vais devoir changer mon jeu car des balles molles dans le carré de service ne vont pas du tout contre Khachanov.

Q. Une question en marge de votre match. Vous avez certainement suivi tout ce qui se dit en ce moment autour de la Coupe Davis et son reformatage, qu’en pensez-vous ?
R. Je pense qu’on parle du format de la Coupe Davis depuis longtemps. J’en entend parler depuis que je suis sur le circuit. On en a parlé au Conseil des Joueurs, avec l’ITF. Il n’y a pas de formule magique, sinon on l’aurait trouvée il y a bien longtemps. Il y a d’un côté des demandes de changement, et quand on propose quelque chose, on dit que ce n’est pas bien. C’est très compliqué. La Coupe Davis n’a pas la même importance selon les pays et selon les joueurs. On ne pourra pas satisfaire tout le monde. Mais je suis très à l’aise par rapport à tout cela, car nous n’avons absolument aucune influence sur la Coupe Davis. L’ITF peut faire des annonces, des changements, et nous, nous ne pouvons rien y faire. On peut tenter de faire du bruit, mais au bout du compte, on n’a aucune influence. On subit leurs décisions. L’année dernière, ils avaient annoncé quelque chose de différent, des matches en deux sets gagnants au lieu de trois sets gagnants, mais rien n’a été mis en place. Je n’aime pas gaspiller mon énergie sur quelque chose alors que je n’ai aucun impact. Je suis juste un spectateur.

Q. Il y a le conseil des joueurs tout de même ?
R. Il peut y avoir un mouvement chez les joueurs, mais je ne sais même pas de quoi on parle ici. Certains aiment la compétition telle qu’elle est. D’autres ne la joue plus. C’est le problème de fond. On ne peut pas trouver quelque chose qui plaise à tout le monde.

Q. Et si le nouveau format déplait à tous ?
R. En France, on n’aime pas la nouvelle proposition, mais ce n’est pas pareil partout. C’est de cela dont nous devrions parler. Dans notre pays, nous accordons une importance à la Coupe Davis qui n’est pas la même dans d’autres pays, où elle a moins d’impact. Parmi les joueurs, il y a ceux qui sont pour, et ceux qui sont contre. Moi, je m’assois et je regarde…

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