17 April: Gilles Simon (French)

F. FOGNINI / G. Simon
(abandon)

Interview de Gilles SIMON

Modérateur : Gilles Simon va nous parler de la raison de son forfait au-jourd’hui.
R. La raison de mon forfait aujourd’hui : le dos. J’ai passé une mauvaise nuit et le dos était bloqué au réveil et je ne pouvais rien faire. J’ai essayé de voir si avec des manipula-tions on pouvait le débloquer mais cela a été impossible.

Q. Vous aviez déjà senti quelque chose hier, n’est-ce pas?
R. Cela fais un mois et demi que je ressens cette douleur, je me souviens qu’elle a com-mencé à Miami. Cette douleur m’a gêné toute la semaine à Miami et, depuis ce moment-là, la douleur n’est vraiment jamais partie. Elle est toujours là, en toile de fond. Elle ne m’as pas vraiment empêché de jouer donc j’ai joué plusieurs matchs en quelques jours mais mon dos était mon point sensible. Aujourd’hui, c’est la douleur qui m’a réveillée à 6 du matin et il était trop tard pour pouvoir y faire quelque chose. Je ne suis pas surpris car je sentais cette douleur depuis plusieurs jours déjà.

Q. Est-ce la même chose que ce qui vous êtes arrivé à la nuque ? Est-ce au même endroit ou plus bas ?
R. Non, c’est plus bas que la nuque. C’est dans le dos, plus bas. Cela fait longtemps que je ne ressens plus de douleur à la nuque, je peux tourner la tête. Par contre, depuis que j’ai cette douleur au dos, je ne peux pas relever la tête. Lors des appuis sur le court, j’ai mal. Le moindre mouvement me gêne énormément. Il y a un seuil de douleur au-delà du-quel on ne peut plus supporter.

Q. Vous avez donc besoin de 3 ou 4 jours de repos complet sans jouer ?
R. J’ai passé une IRM parce que la douleur me gêne depuis un certain temps déjà et elle n’a rien à voir avec une douleur habituelle. Normalement la douleur dont j’ai l’habitude disparaît après traitement, mais celle-ci est là, depuis longtemps et cela ne me paraît pas normale. Comme je l’ai dit, par rapport à un processus normal de guérison, cela ne se passe pas bien. Normalement je trouve ma mobilité assez facilement mais cette fois-ci j’ai mal tous les jours un peu plus, un peu moins et j’ai voulu vérifier de plus près cette douleur.

Le résultat est que ma colonne vertébrale ça va, comme d’habitude, elle est droite. En théorie, il n’y a pas à s’inquiéter, comme le pensaient ceux qui voyagent avec moi, mon équipe et d’autres personnes en qui j’ai confiance et qui m’avaient dit que sur le plan mé-canique tout allait bien.
Mais, kle phénomène dure depuis longtemps, j’ai voulu m’assurer qu’il n’y avait rien de sérieux.

Q. Ce que vous dites me paraît un peu inquiétant et j’imagine que on ne vous verra pas à Madrid ou à Rome, je vais donc poser ma question concernant la préparation de la célébration de 10 ans depuis que Federer a gagné.
R. Vous parlez de Roland Garros ?

Q. Oui, pardon. Quels sont vos souvenirs de Roland 2009 ?
R. Je conserve deux souvenirs particuliers ou plutôt trois. D’abord la défaite de Rafa contre Robin c’était un grand événement. Il était important, déjà à l’époque, mais on a vu par la suite toute l’importance que cet événement a eu. Parce que dans les années qui ont suivi, il a été confirmé que lorsqu’il était là, tout était plus difficile. Donc cette énorme performance de Robin est mon souvenir numéro 1 car, en plus, Robin était sorti de nulle part.

Il a ensuite gagné contre Tommy Haas et le match a été vraiment dur pour lui, il était vraiment sous pression. On pouvait voir les signes qui montraient qu’il était débordé par son adversaire ; il était mené de deux sets et, après ça, il a eu cet énorme coup décroisé le long de la ligne qui est rentré sur le court. Il y a eu d’autres points aussi mais je me souviens de celui-là en particulier il était « le » point du tournoi sans lequel tout aurait pu s’arrêter là.

Après ça, il a pris confiance, puis il a eu cette demie-finale contre Del Potro qui a été im-portante parce que c’est la première fois que je l’ai vu changer de tactique. Je pense qu’à priori, il voulait jouer son propre jeu et gagner avec ses propres armes, mais pour la première fois, je l’ai vu changer de tactique en se mettant à faire beaucoup d’amortis. Il était obligé de changer de tactique sinon il aurait probablement perdu.
On peut dire que ce tournoi a été riche d’événements pendant ce Roland Garros 2009.

Q. Qu’avez-vous pensé de la victoire de Federer avec toute la joie, toutes les émo-tions ?
R. Lorsque j’ai regardé cette finale, j’avais l’impression qu’il l’avait déjà gagnée avant même de jouer le match. La veille, il avait dit, lorsqu’on lui avait posé la question sur son prochain match contre Robin, que cette finale contre Robin serait formidable car il avait des bonnes statistiques contre lui. J’ai eu l’impression que parfois, tous les ingrédients sont présents et il y a juste un petit coup de pouce qui fait que vous gagnez. Alors je ne sais pas si c’est sa conviction qui l’a fait gagner contre Tommy Haas, alors qu’il était plutôt désabusé et qu’il a joué un super coup qui a fait basculer le match, mais il a commencé à courir; puis il a gagné contre Del Potro.
Au niveau de la finale, j’ai eu l’impression qu’il avait déjà gagnée avant de jouer la finale.

Q. Avez-vous déjà connu une ambiance aussi folle dans les vestiaires qu’après la défaite de Rafa ? J’imagine que tous les joueurs, ils ne parlaient que de ça.
R. Ah, ça, je ne sais pas parce que j’avais déjà quitté le tournoi (rires). Mais cette jour-née-là, j’ai eu l’impression qu’après avoir joué contre Haas ce jour là ou la veuille, et comme ça lui a sourit, ça a pu jouer. En tout cas, vu de l’extérieur, il a paru touché, af-fecté, mais, ce match a tout changé et il a senti qu’il avait là une opportunité.

Q. J’ai une question qui relie les deux sujets. Quand vous parliez de votre douleur au dos et du fait que Federer ne soit pas revenu sur terre battue depuis un certain temps, nous avons pensé que Federer craignait une blessure sur terre battue; beaucoup pensent que c’est surprenant puisque normalement la terre battue n’est pas aussi violente pour le corps que les surfaces rapides. Qu’en pensez-vous ? Pensez-vous que la terre battue présente ses propres dangers ? Même si l’on sait que Nadal est toujours blessé lorsqu’il joue sur surface rapide, qu’en pensez-vous ?
R. Ce n’est pas exactement pareil et ce ne sont pas les mêmes contraintes. Le gros pro-blème sur dur est que la surface n’est plus le même qu’auparavant. A l’époque, certaines surfaces étaient vraiment très rapides, par exemple, aux Etats-Unis on joue sur de la terre qui colle et on peut facilement se blesser aux genoux; je m’en souviens quand je jouais là-bas. Ces surfaces sont très lentes et la balle rebondit très haut. Elles peuvent êtres très agressives pour le corps et il y a toute sorte de surfaces dures qui sont extrê-mement rapides. Parfois, les courts sont un peu usés et plus glissants. Les échanges sont plus courts et, à partir de là, on se blesse moins. Et, normalement, sur terre battue, les genoux n’en souffrent pas. Là où ça fait mal, c’est lorsqu’on prend un appui un peu fort car les genoux doivent absorber le choc. Sur la terre battue, ça va, mais sur dur, on sent une onde de choc à travers le genou qui remonte jusqu’à la hanche. Par contre, sur terre battue, on doit parfois changer de direction et là, c’est plus compliqué; comme pour Ro-ger, par exemple, qui semble avoir les mêmes problèmes de dos que moi.

C’est sans doute pour cette raison que, comme Roger, j’ai la même douleur dans le dos, cela explique probablement pourquoi, dans son cas, la terre battue est plus dangereuse ou plus agressive que pour Rafa et quand Rafa glisse sur terre battue, tout va bien, mais il ne peut pas faire la même chose sur dur.

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